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Les Trois Mondes
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9 septembre 2006

Deux femmes pour la liberté

Je souhaiterais parler de ces deux femmes extraordinaires, actuellement victimes de la folie des hommes et qui sont privées de liberté depuis trop longtemps : Aung San Suu Kyi, la dissidente birmane et Ingrid Bétancourt prisonnière en Colombie des forces révolutionnaires, les FARC,  deux femmes courageuses, inflexibles pour défendre leurs idées.

suukyi1

Fille du leader de la libération, Aung San ( assassiné en 1947), Suu Kyi est née à Rangoon en 1945, juste avant que la Birmanie ne se libère de la tutelle colonisatrice de la Grande-Bretagne.Sa  mère est diplomate et Suu Kyi est élevée en Inde et en Grande-Bretagne. Elle fait des études de philosophie, d’économie  et de sciences politiques à Oxford. Elle poursuit une carrière académique jusqu’à ce qu’elle entre en Birmanie en, 1988, pour soigner sa mère. Influencée par la philosophie du Mahatma Gandhi et de Martin Luther King, Suu Ky et ses amis politiques fondent en 1988, la Ligue nationale pour la démocratie(LND). Son engagement, non violent,  en faveur de la mise en place d’un régime démocratique lui vaut un grand succès auprès de la population. Ce succès va amener, en 1989, la junte militaire au pouvoir à assigner Suu Kyi à domicile afin de diminuer son influence. Cette mesure ne va pas empêcher La ligue nationale pour la démocratie de remporter presque 80%  des sièges lors des élections de 1990. Les militaires au pouvoir vont refuser le résultat démocratique sorti des urnes et vont au contraire augmenter la répression et les persécutions vis-à-vis de l’opposition et des minorités ethniques. Malgré cela Suu Kyi continue de résister, toujours prisonnière dans sa résidence.

Voici un passage de son discours prononcé le 21 décembre 1994 à Manille, dans le cadre de la réunion de la commission mondiale sur la culture et le développement de l’UNESCO à laquelle elle avait été exceptionnellement autorisée à s’y rendre.

« Le développement authentique des êtres humains exige bien autre chose que la simple croissance économique. Il repose essentiellement sur le sentiment de responsabilité et l’épanouissement intérieur de chacun. Alors seulement les valeurs culturelles et humaines retrouveront leur place dans un monde où le pouvoir politique est trop souvent synonyme de tyrannie au service d’une petite élite. La participation des gens aux transformations sociales et politiques est la question cruciale de notre temps.
Cet objectif ne pourra être atteint que par des sociétés qui privilégient l’être humain plutôt que le pouvoir, la liberté plutôt que le contrôle. Dans une telle optique, le développement passe par la démocratie, véritable émancipation des peuples. Une fois cet objectif atteint, la culture et le développement contribueront tout naturellement à créer un environnement où la valeur de chacun est reconnue et où tout être humain peut réaliser son potentiel propre.  »

ingrid_betancourt3

Fille d’un ancien Ministre de l’Education et d’une ancienne sénatrice, Ingrid Betancourt a vécu la majeure partie de son enfance à l’étranger et surtout en France, où elle a fait Sciences Po. Française par son premier mariage, Ingrid Betancourt était connue par son engagement en faveur des droits de l’homme et par sa lutte contre l’injustice, la corruption et les narcotrafiquants.
En 1990, elle divorce, revient à Bogota et entre au ministère colombien des finances. En 1994 elle est élue députée et en 1998, elle crée son parti, Oxigeno Verde. Elle est élue sénatrice la même année.
Elle se prépare à se présenter aux élections présidentielles lorsqu’elle est enlevée par les FARC le 23 février 2002 près de Florencia, en compagnie de sa directrice de campagne, Clara Rojas. Malgré une forte mobilisation internationale pour obtenir la libération, elle est toujours prisonnière du groupe révolutionnaire, dont elle partage les revendications sociales tout en condamnant leurs méthodes violentes. 1657 jours de captivité dans la jungle colombienne sans contact avec sa famille et surtout ses enfants.

La répression, à travers le monde, est toujours présente. Depuis des siècles, rien n’a changé. Les pouvoirs totalitaires répriment sans vergogne les populations et imposent leurs lois ou la liberté d’expression et le pluralisme des idées ne sont pas reconnues. Certaines figures s’élèvent contre ce totalitarisme mais à quel prix !! 

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Commentaires
C
Il y a en effet une connexion entre cette note et la précédente... La liberté n'a pas de prix, ou plutôt elle en a un pour certain(e)s qui sont amenés à payer le prix fort. Raison de plus pour défendre - et répandre - la démocratie...
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