La route 21
J’ai pu enfin ouvrir les portes du paradis. J’ai trouvé la clé dans un rêve fait la nuit dernière. La clé était tombée de la poche de St Pierre et était descendue à une vitesse vertigineuse, traversant tous les nuages, pour venir se poser brutalement sur le sable du désert parmi les cactus. C’est là que je suis allé la chercher. J’ai donc pris la clé et ouvert les grandes portes du paradis. Je me suis trouvé sur la route 21, celle sur laquelle arrivent tous les pèlerins de l’univers qui viennent de terminer un séjour sur terre. La route 21 est une belle route, bordée d’arbres magnifiques sous lesquels poussent une multitude de fleurs de toutes les couleurs. L’air y est pur et le silence est seulement accompagné par le murmure d’une source d’eau nichée je ne sais où. C’est une route de campagne, une de ces routes que l’on sillonne parfois, calme, fraîche et ombragée. Les pèlerins arrivent fatigués par la vie éprouvante qu’ils ont dû mener sur la terre. Ils sont vieux, usés par les épreuves, le dos courbé et traînent lourdement les pieds. Des anges, vêtus de blanc, les prennent en charge et les dirigent vers une maison de verre dans laquelle ils entrent. On leur demande de se déshabiller et de plonger quelques instants dans un bain mystérieux dont ils ressortent complètement régénérés et plus jeunes. On leur donne de nouveaux habits, plus lumineux, plus amples. On les dirige alors vers une sorte d’observatoire d’où ils peuvent voir, pour la dernière fois, la terre et surtout visionner sur un écran les principales étapes de leur vie, ce qui parfois peut constituer un certain malaise.
Après ces étapes, ils repartent sur la route 21 vers une destination inconnue s’éloignant de mon regard et disparaissant dans une sorte de brume. Je n’ai pas eu l’autorisation de les suivre……