Panser et penser
Avec les beaux jours, et comme "en mai, fais ce qu'il te plait", on se débarrasse des vêtements superflus et - en ce qui me concerne - on largue les chaussettes. Mais les pieds fragilisés par l'enfermement des longs mois d'hiver supportent mal le contact des chaussures. C'est ainsi que l'autre jour dans le métro, je contemplais avec désolation mon talon orné d'une belle meurtrissure, demi-ampoule, demi-plaie, et me demandais comment j'allais supporter le reste de mon trajet. Quand une jeune fille inconnue, assise en face de moi, sortit de son sac à main et me tendit sans rien dire deux petits pansements adhésifs. J'étais stupéfaite et je la remerciai vivement. Qu'une inconnue ait jugé bon de me secourir - pour un petit bobo sans importance, certes, mais qu'importe ? - me donne envie de penser que l'humanité n'est pas si mauvaise. En fait elle n'est ni bonne ni mauvaise, mais que des gens soient capables d'actes désintéressés et compassionnels, et cela en soi c'est une bonne nouvelle...