Le temps qui passe
J’ai toujours été fasciné par le temps qui passe, le temps que l’on ne peut jamais rattrapé. Implacable il avance inéluctablement et ne s’arrête jamais. Au fur et à mesure que je vieillis je ressens l’importance du poids de la vie et du temps qui pour moi (et pour tout le monde) se raccourcit. A vrai dire mon rapport au temps est ambigu. J’ai toujours fait des plans, des programmes, des plannings dans tous les sens, structurant mes journées. Et j’ai aussi cherché à me libérer de celui-ci en vivant des moments de solitude et de replis, histoire sans doute de me ressourcer un peu.
Donc le temps passe et fait son œuvre. Il est comme le vent, insaisissable mais il agit. La fougue se transforme en maturité et en un peu de sagesse. L’action fait place à la réflexion. Les rides se creusent un peu plus. La vie prend une autre dimension, plus riche, plus globale. On relativise et on comprend mieux les choses. J’avance doucement à travers les minutes et les secondes, j’avance vers mon destin…Mais certainement d’une autre façon. Je souhaite malgré les années ne pas avoir perdu mon innocence et avoir conservé cette fraîcheur d’âme que j’appellerais l’authenticité.
Parfois j’ai cette grande interrogation métaphysique : Et si le temps n’existait pas ? Car le passé n’existe plus et le futur n’existe pas encore. Quant au présent, il suffit d’en parler et il est déjà le passé. Le présent est instantané et meurt instantanément, donc n’existe pas. Peut être sommes nous alors immortels ?