L'heure est venue

Le 11 septembre 2001 (année 1) a marqué très symboliquement l'écroulement de l'édifice fièrement érigé de nos vieux souvenirs, de nos attachements au passé, de nos habitudes enracinées, de nos certitudes ancestrales.

Nouveau millénaire, nouvelles exigences pour une autre manière de voir, de faire, de sentir, de penser .Même la nature s'en mêle avec ses tempêtes, ses tremblements de terre, ses cyclones, ses incendies, ses inondations, ses catastrophes .Guerres, conflits sociaux, peuples en errance ...Nous vivons la phase pénible de l'incertitude face à la destruction d'un monde, la fin d'une époque, la mort des choses qui ne doivent plus être.

Nous nous étions endormis dans le cocon d'un bien-être artificiel, d'un égoïsme institutionnalisé, d'un schéma de pensée uniforme, d'un fatalisme stérilisant.

Aujourd'hui, les repères disparaissent et nous nous apercevons avec effroi qu'ils n'étaient pas si rassurants que ça.

Chacun défend sa vision personnelle du monde et de la société telle qu'elle devrait être en se raccrochant encore à ses héritages historiques : les uns étant habités "dans l'âme" par la Révolution Française, les autres, purs produits de la cour de Louis XIV.

Le passé, qu'il soit lointain ou proche, s’essouffle. Il ne fournit plus de réponses satisfaisantes. Il a fait son temps .Le défi qui frappe à nos portes actuellement est celui de la créativité, de l'humanisme, de la fraternité, de la beauté des choses, des sentiments et des actions, de la grandeur, de la vérité.

Bien sûr, nous faisons et ferons encore bien des erreurs. Déboussolés, beaucoup de gens cherchent désespérément un leader, un gourou, un maître à penser. Beaucoup accorderont naïvement leur confiance à des imposteurs. Beaucoup vivront de cruelles déceptions. Mais c'est ainsi que l'on grandit, que l'on mûrit. C'est ainsi que la conscience personnelle et collective s'élève et s’élargit. C'est ainsi que Dieu nous aide à nous rapprocher de Lui.

Nous sommes condamnés à défaire le lien affectif trop fusionnel, trop passionnel qui nous attache à notre passé. Le passé ne peut plus nous fournir les réponses dont nous avons besoin. Il n'est plus qu'une description d'images intéressantes, belles, moins belles, émouvantes, agréables ou moins agréables, comme dans le texte :"En ce temps-là"  du 14 novembre 2007. Il ne peut en aucun cas nous servir de base absolue de référence.

Nos émotions nous submergent, noient notre capacité de discernement, nous aveuglent et nous trompent.

L'heure est venue d'apprendre à faire le tri : garder le beau et le bon. Dans ce cas, il n'y a plus de passé, de présent ni de futur ; il n'y a plus que des valeurs éternelles.

Marie-Christine Poinsard

Comments

[Marie-Christine]

Veillons à ce que les changements matériels ne détruisent pas, dans la foulée, les valeurs éternelles .