Intériorisation et action
Abbaye de Fontfroide
Il y a de cela deux mois (le 8 janvier 2008 exactement), j’ai rédigé, sur le blog, un texte intitulé « Agir ou méditer ». Hier j’étais en train de lire un livre d’Anne et Daniel Meurois – Givaudan « Celui qui vient » qui relate l’enseignement d’un maître de sagesse ayant connu l’éveil au Cambodge. Aux pages 63 et 64, une grande surprise m’envahit car j’ai retrouvé presque in extenso l’esprit du texte que j’avais écris précédemment. Je me suis demandé si nous avions le pouvoir de capter les pensées qui circulent ainsi dans l’Univers. Drôle d’impression. Voici le texte extrait du livre qui pour moi est donc important. Si le cœur vous en dit, vous pourrez peut être découvrir, en cherchant un peu, le texte que j’avais écrit sur le même sujet.
« S’intérioriser ou agir ? dit-il enfin. Mais pourquoi créer cette opposition ? Elle n’existe que dans la vision des hommes. Si vous m’aviez dit « s’intérioriser ou s’agiter ? », j’aurais mieux compris… En vérité, nous sommes en un temps ou l’on confond l’agitation et l’action. Entre ces deux notions, il y a le même abîme que celui qui sépare la dispersion et le centrage. Si je vous dis agissez et méditez, considérez que je vous dis deux fois la même chose, ou plutôt la même chose sous deux aspects différents et complémentaires. Intériorisation et action sont aussi liées que le recto et le verso d’une feuille. L’un appelle l’autre parce que l’un est l’autre.
L’erreur consiste à vouloir les séparer, c’est-à-dire à prendre peur devant un aspect de la vie. Monastères et ashrams sont remplis d’êtres qui craignent de mettre un pied devant l’autre dans la société des hommes tandis que ce que l’on appelle « vie active » regorge d’autres êtres qui redoutent ce qui se passe en eux-mêmes.
La méditation sans l’action et réciproquement crée un déséquilibre. C’est une hésitation de la conscience. Action et intériorisation sont des centrages de l’être à différents niveaux de manifestation. Toute méditation demande l’action afin de ne pas flétrir et tout acte doit être soutenu dans les profondeurs de l’âme, s’il veut signifier quelque chose. »