Il pleuvait des cordes

Vite, vite avant la rentreé des classes, un dernier souvenir de vacances de Leslie, une amie canadienne venue goûter les joies de la côte d'Azur !!

Nous étions dans le sud de la France, sur la côte. Il y avait déjà neuf jours qu’il faisait mauvais temps, et le Mistral semblait vouloir nous charrier des cordes de pluie pour un autre trois jours. Cette année-là, le pays du soleil, je l’ai revisité sous la flotte.

Une petite plage, non loin de St Tropez

Bref, un paysage totalement différent s’offrait à nous. L’on pouvait enfin voir le sable, nettoyé de la faune à deux pattes, mais grouillant d’autres vies qui prenaient leurs aises, qui retrouvaient "leur" territoire. Je remerciais de pouvoir contempler les animaux de mer habituellement délogée, pêchée, ramassée, saccagée ou gobée. Le Mistral nous en mettait plein les narines : ça sentait bon la mer et le varech, meilleur que le mélange de lotions solaires anti-UV Klein/De-la-Renta & Cie.

Je me revoyais durant mes passages précédents, alors qu’il était quasi impossible de marcher sur les plages puisque l’irrespectueuse viande locale et touristique se les approprie de juin à septembre. La pluie avait fait disparaître les kilomètres de sacs de peau rôtie, de cuisses poilues, de tétons et de cellulite beurrés de lotion anti-UV, alignés au centimètre prés depuis St-Tropez jusqu'à Théoule. Ce spectacle imposé me donnait franchement la nausée; des corps, des corps et des corps à perte de vue. Les envahisseurs de l’espace ne sont pas ceux qu’on pense, et si j’étais crabe, je crois bien que je pincerais un couple de fesses, histoire de rendre la pareille. Mais ça, c’est une autre histoire

J’ai conservé l’imperméable de plastique vert très résistant – non, ce n’était pas un sac à ordures Glad – acheté à l’une de ces ravissantes boutiques de village. La vendeuse, avec tout le charme de son accent du midi nous avait dit : « Avec ça les amis, il peut pleuvoir des cordes, vous serez bien au sec! »

Leslie

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