Le savoir conditionne
Le savoir conditionne. Le savoir ne donne pas la liberté. On peut savoir construire un avion et voler à l’autre bout du monde, mais cela n’est pas la liberté. Le savoir n’est pas un facteur de création, car le savoir est continu, et ce qui a de la continuité ne peut jamais conduire à l’implicite, à l’impondérable, à l’inconnu. Le savoir est un obstacle à l’ouvert, à l’inconnu. L’inconnu ne peut jamais se déguiser en connu ; le connu se meut toujours en direction du passé : le passé jette toujours son ombre sur le présent, l’inconnu. Sans liberté, sans l’esprit ouvert, il ne peut y avoir de compréhension. La compréhension ne vient pas avec le savoir. C’est dans l’intervalle compris entre les mots, entre les pensées, que vient la compréhension ; cet intervalle est le silence que ne trouble pas le savoir, il est l’ouvert, l’impondérable, l’implicite.
Krishnamurti
L’enseignement de Krishnamurti a nourri ma vie. Je ne suis pas d’accord sur tout ce qu’a dit ce grand initié mais l’ensemble de son œuvre, ses réflexions, le contenu de ses écrits parlent à mon âme. Son sens profond de la liberté, cette façon d’exprimer son indépendance face aux maîtres de tout bord me paraissent assez juste. Toute création ne peut qu’émaner de la liberté. « Que des maîtres existent ou non n’a aucune importance. Ce qui est important, c’est de se connaître soi-même. Si vous ne commencez pas par vous connaître vous-même, comment pouvez-vous savoir ce qui est vrai. Il est puéril de recevoir un enseignement et d’accepter d’être ceci ou cela » disait-il souvent