La Transition des Mondes

A la suite de mon texte"il souffle le vent nouveau" Alain Thomas nous fait part de son propre ressenti. Un texte plein de sagesse. Ah si l'homme pouvait être un peu plus raisonnable !!

La crise actuelle nécessite de nous pencher sur les extrêmes :

Le nombre d'êtres de bonne volonté sur cette planète est en formidable augmentation avec son lot de purs écologistes, de grands philosophes, de bénévoles prêts comme des guerriers de paix et de compassion et de libres penseurs bien pensants. Je crois que nous pouvons être optimistes sur le fond car ce que nous vivons est un tournant de l'humanité où l'homme va être obligé de se plier aux lois de la nature qui est l'exemple de ce qui "est". Toute graine donne un fruit, il faut planter la bonne graine même si la mauvaise a sa place dans la nature. L'homme est comparable au funambule qui penche soit d'un côté, soit de l'autre côté du fil sur lequel il avance, mais la plupart du temps, il reste en équilibre sinon il tombe. Alors nous inventons, nous créons, nous évoluons et nous avançons. Et la spiritualité évolue aussi. Elle s'affine, s'étudie, les religions se comparent et s'associent pour un jour peut-être fusionner. La planète est devenue trop petite pour tomber dans le piège des malentendus. La communication spontanée permet aux Etats de se réunir très vite pour régler les problèmes en évitant les conflits irréversibles. Certes, la guerre est partout, les glaces fondent chaque jour aux deux pôles, mais un grand nombre d'êtres luttent sans cesse pour préserver la paix des hommes et la santé de la planète.

Deux milliards sept cent cinquante millions d'individus n'ont pas accès à l'eau potable. Huit cent cinquante millions sont affamés et un nombre important d'entre eux meurent chaque jour dans des conditions extrêmes de détresse et pour la plupart, ce sont des enfants. La mère abandonne son enfant sur le bord de la route car elle n'a plus de lait pour l'allaiter. Elle sait qu'il va mourir. Elle est là, hébétée, elle ne pense plus à rien pendant quelques secondes, puis elle se tourne vers ceux qui sont plus grands et qui n'ont plus besoin de lait. Eux aussi vont peut-être mourir, elle aussi sans doute, mais qui sait ? Les conflits se multiplient entre voisins. La délinquance frappe de plus en plus les jeunes êtres qui sont prêts à tout pour de la drogue ou un peu d'argent. L'insécurité gagne tous les Etats du monde et les agressions augmentent de manière exponentielle. Les riches sont encore plus riches et les pauvres deviennent miséreux. Et la différence est énorme entre la pauvreté et la misère. La classe moyenne est tirée vers le bas un peu plus chaque année dans les Etats industrialisés.

Le funambule vascille sur son fil et ne sait plus bien de quel côté il penche. Il doit retrouver son équilibre. Les hommes doivent rééquilibrer leurs richesses pour une meilleure distribution. Cela nécessite une régulation et une réglementation plus morale dans les domaines de la finance, de la fiscalité, de l'immobilier. Toute hausse excessive ou toute baisse excessive d'une courbe dans un graphique est pathologique et provoquera un séisme à un moment ou un autre. Seule la voix médiane est synonyme de paix et d'équilibre. Daniel a montré que dans le secteur de l'automobile, l'espoir est bien présent car l'homme est obligé de s'engouffrer là où il peut survivre. L'espoir ne vient pas que des hommes, il vient aussi de Dame Nature qui nous montre chaque jour comment il faut penser, s'exprimer et agir.

Alain THOMAS 

Comments

[evlyne53]

Rien à ajouter .Sommes-nous capables de revenir en arrière pour avancer. Alors,débarassons-nous de nos ordinateurs, de nos voitures etc...Qui commence ?

[Alain THOMAS]

"HOME", le film exceptionnel de Yann ARTHUS-BERTRAND est disponible sur You Tube jusqu'au 14 juin prochain.
A voir absolument pour le bien de l'humanité.

Sur le lien suivant :

http://www.youtube.com/homeprojectfr

[Alain THOMAS]

Très beau commentaire Marie-Christine.

Et le texte de Dzigar Kongtrül que nous a révélé NLJ précédemment dans "Un champ de maïs" prend ici tout son sens.

"Pensez que la richesse du monde extérieur qui s'offre spontanément à nous, c'est à dire les montagnes, les forêts, les lacs, les quatre saisons, les douzes mois de l'année et la rotation du soleil et de la lune, est le produit de nos mérites. Les actes positifs que nous avons accomplis par le passé nous permettent de jouir de toute cette richesse. C'est grâce au trés bon karma de nos vies antérieures que nous bénéficions de ce corps humain et de ses organes vitaux. Tels sont les aspects extérieurs et intérieurs de notre héritage humain..."

Et cette gratitude dont vous parlez, Marie-Christine, pourrait bien être aussi la dévotion, cette pure perception de tous les phénomènes.

Quand à ce qu'une personne nous offre ou nous donne, gratuitement, par amitié, par amour, un pur don de soi, une générosité spontanée, un désir de faire du bien, c'est comme prendre un bain de jouvence.

Quand nous sommes trop gâtés nous régressons et quand nous avons régréssé suffisamment, nous progressons.
Ceci est la condition humaine.

Et nous arrivons au magnifique texte de Swami Prajnanpad

La dualité dans la nature.

"Il y a un changement continuel dans le monde extérieur. La vie et la mort se côtoient. Il y a la lumière et l'obscurité, le soleil et l'ombre, le plaisir et la douleur, la chaleur et le froid, l'amour et la haine etc... Ces opposés sont innombrables. Mais nous aimons certains et détestons les autres. Nous voulons les bons, pas les mauvais. Nous avons soif de plaisir, détestons la souffrance.

Mais la vie se compose de toutes ces expériences : bonnes et mauvaises, difficiles et faciles, simples et complexes. Nous voulons l'agréable et pas le désagréable. Ainsi, nous appauvrissons nos vies. Vivre, c'est tout expérimenter. Nous voulons le miel et pas la piqûre de l'abeille. La mère désire un enfant, mais pas les douleurs de l'enfantement. Ceci est dû à l'ignorance. Le plaisir ne va pas sans la peine. C'est uniquement quand nous connaissons la peine que nous pouvons apprécier le plaisir. Seul l'homme qui a souffert de la chaleur du soleil peut apprécier la fraîcheur de l'ombre."

[marie christine]

Très beau commentaire, Alain .
J'attache beaucoup d'importance à la gratitude . Etre ingrat, pour moi, c'est être un handicapé de l'amour .
Je ne parle pas de gratitude ostentatoire mais d'un sentiment profond de reconnaissance émue devant ce que la nature ou une personne nous offre . C'est être capable de voir que l'autre se donne, gratuitement, par amitié, par amour, un pur don de soi, une générosité spontanée, un désir de faire du bien .
Mère Nature nous a peut-être trop gâtés . Nous sommes devenus d'insupportables enfants capricieux et exigeants, sans aucune gratitude .
Nous sommes devenus des êtres de VOULOIR avant de VOIR, de PERCEVOIR, de SAVOIR, de COMPRENDRE ...
Nous ne sommes que de rustres personnages devant la finesse, la tendresse, la sensibilité, la magie, le raffinement, la joyeuse légèreté, la sagesse, la dévotion, la générosité de cette nature qui oeuvre sans cesse pour notre survie, nos sens, nos coeurs, nos âmes .
Nous la foulons au pied, nous cherchons éternellement à la dominer comme si elle était notre ennemie alors que, quand elle se rebelle, c'est encore pour nous sauver de nos excès, pour nous dire stop, pour nous empêcher de nous détruire nous-mêmes, aveuglés que nous sommes par le seul appât du gain ou du bien-être égoïste et irréfléchi .
Pourquoi se priver de gratitude, c'est un sentiment tellement délicieux qui nous relie aux autres, au Tout ! Et comme nous faisons partie intégrante de la Nature, c'est en même temps à nous-mêmes que nous faisons du bien, et ça ne coûte rien !

[Alain THOMAS]

Pourquoi faut-il donc que l'homme soit obligé continuellement de vivre assis sur le fil du rasoir ?
A chaque civilisation, les extrêmes s'amplifient jusqu'à la rupture.

"Un jour, nous éprouverons même de la gratitude envers elle (la nature) lorsqu'elle nous offrira ses fruits." (Marie-Christine).

Au-delà de vos rêves, chère Marie-Christine, cette phrase a quelque chose de prémonitoire et pleine de bon sens.
Quel bonheur ce sera de revenir au début d'un cycle où la nature prédominera à nouveau et nous offrira l'essentiel : l'eau des rivières et des océans, les fruits et les plantes de la terre, la chaleur et la lumière du soleil, le souffle léger du vent et de l'air et l'espace de l'espace.

Pour cela, faudra-t-il en passer par les caraclysmes causés par nos actes du passé ou bénéficierons-nous des fruits de nos pensées d'amour altruiste ?

Mystère de la vie et de la mort perpétuelles.

Que les hommes de bonne volonté soient unis pour apprécier la splendeur de la nature et pour accepter ses mouvements et bouleversements !
Que les hommes de bonne volonté luttent avec audace et compassion pour changer ce qui doit être changé, dans le respect total de Dame Nature, notre Mère à tous !
Que les hommes de bonne volonté distribuent aux miséreux ce dont ils ont besoin pour survivre !