La mer est la fin du voyage
Je diffuse ce beau texte d’Ariaga que j’ai trouvé sur son blog(http://ariaga.hautetfort.com/. Nous avons tous un sac à porter et nous devons nous débrouiller avec.
La mer est la fin du voyage
Regardez cette femme, photographiée alors qu'elle tourne le dos, par une amie captatrice d'images. Elle paraît toute petite devant le sable, la mer et le ciel. Un vent libérateur souffle dans ses cheveux et son ombre semble vouloir se glisser vers la plage humide pour se rafraîchir. Cette femme c'est moi, Ariaga. Regardez, je porte un sac à dos et c'est de ce sac dont je veux vous parler.
C'est un sac très lourd, lourd comme le plomb, lourd comme l'or. Il est plein de paroles refoulées, de peines indicibles, de gestes sans cesse répétés qui n'arrivent pas à empêcher la fuite du corps et de l'esprit de l'amour d'une vie. De livres aussi, de trop de livres. De mots qui perdent leur sens car ils ne sont que pensée. Il fut un temps où ce sac était léger car il contenait surtout des fleurs et des baisers. Je ne l'ai pas vu s'alourdir mais là devant la mer je sais ce que je dois faire. Je dois poser ce sac dont les bretelles me scient le dos. Je dois marcher vers cette mer et m'y plonger pour y être transmutée dans ses gouttes maternelles. Cela va prendre un peu de temps mais, ensuite, régénèrée, je reprendrai le sac qui me semblera moins lourd car j'aurai repris des forces. Excusez-moi, amis, si je suis silencieuse, j'ai posé sac à terre.
Ariaga