Les murs de la honte
J’avais eu l’occasion d’écrire sur ce blog un texte concernant les murs de la honte qui séparent les communautés et les peuples et que les hommes ont érigé pour marquer des différences. Le plus célèbre a été le mur de Berlin, heureusement détruit depuis plusieurs années. La semaine dernière en lisant Télérama, je tombe sur un article qui aborde à nouveau ce thème. Il a déclenché en moi plusieurs ressentis et je ne peux m’empêcher de revenir sur ce sujet qui ne fait que s’aggraver.
Oui notre planète est hérissée de murs qui visent à séparer le monde en deux, entre « eux » et « nous ». Les Etats-Unis et le Mexique, Israël et le Cisjordanie, La Chine et la Corée du nord, les murs dans les enclaves espagnoles de la côte marocaine et bien d’autres encore. Alors que la mobilité des hommes est un mouvement naturel, on crée des obstacles à la libre circulation, obstacles qui risquent de générer le désordre et d’entraîner des affrontements. L’énergie circule mal sur cette terre, entraînant des points de fixation dangereux et accentuant le fossé entre pays riches et pays pauvres.
La peur de la différence, mais aussi la montée de la violence alimentent ce processus qui n’est qu’un éternel recommencement. On se barricade comme au moyen–âge avec les château-forts. A Paris, ville que je connais bien, il n’est plus possible de pénétrer dans les immeubles, dans les cours ou sous les porches, sans taper un code qui va vous ouvrir la porte. Il y a vingt ans, nous étions loin de tout cela.
J’ai travaillé plusieurs années dans le 16e arrondissement de Paris près de la porte de la Muette. Boulevard de Montmorency, il y a une sorte d’enclave « La villa Montmorency» où il faut montrer patte blanche pour entrer. Ce lieu, magnifique, regroupe des maisons de grands standing , habitées par de riches familles, la famille Bolloré et des artistes notamment. Un bunker où n’entre pas qui veut.
Au Maroc, on commence à construire des cités entières réservées aux retraités qui souhaitent couler des jours heureux au soleil. Et bien entendu ces cités seront protégées comme cela existe aux E-U.
Mais tous ces murs, toutes ces cités que l’on construit pour se protéger ne sont en fait que des prisons et forcément, un jour, il y aura des explosions. Je sais bien que tout cela n’est pas évident mais plutôt que de refreiner tous ces mouvements, il serait souhaitable de les accompagner.
Daniel