Notre ami le vent...

Le vent souffle dans notre pays, du nord au sud, avec une intensité variable. Dans certaines régions il est plus vif que somnolant, circulant comme un torrent de flammes embrasées que rien n’arrête ! Il est sans doute plus dans nos habitudes d’associer la sonorité à l’eau qu’au vent ; ainsi écouter l’appel cadencé des vagues océanes ou le discours du ruisseau ( ou encore d’une cascade ! ) peut être l’objet d’un divertissement ludique, mais savons nous écouter le bruit du vent ?!

Savons nous tendre notre oreille et acquérir cette qualité d’écoute à laquelle il nous enjoint ?! Certes nos sens et notre ouie en particulier sont assez faibles par rapport à ceux des animaux et nous donnons aussi beaucoup de valeurs aux bruits personnels que font nos émotions et qui savent capter toute notre attention plus que de raison souvent, incendie parfois difficile à éteindre...

Écouter le vent semblera donc une activité très terre à terre et manquant un peu de sel. Et pourtant… l’air ( que les chimistes d’autrefois appelaient « éther » ) a quelque chose d’assez peu définissable dans sa forme de matérialité, dans sa mouvance qui défie les limites et les barrières… On a presque du mal à croire à cette matérialité justement tant ce qui est frappant dans l’air est précisément son immatérialité…insaisissable !!

Si le vent est puissant là où nous sommes nous n’aurons aucun mal à pouvoir souvent le rencontrer à travers son chant impersonnel et singulier… Si au contraire le vent semble presque un absent là où nous vivons…tendons l’oreille… Le vent nous apprendra ainsi à vraiment faire un effort d’écoute, à être vraiment très attentif ; et où que nous soyons sentir le souffle très léger de l’air sur notre peau est aussi une prémisse de son activité, lente ou rapide, déchaînée comme un brasier ou plus tranquille…

Et qui sait si notre ami le vent, nos proches ou un vent plus intérieur ne sauront pas nous dire des choses essentielles que nous n’avons jamais pris le temps d’écouter !!...

Gilles C