Le monde bouge

Après la petite histoire diffusée ci- dessous et que vous avez du certainement lire, revenons à un peu plus de sérieux, quoiqu’il faille de tout pour faire un monde. Parmi les sujets qui m’intéressent, l’évolution sociologique des religions m’interpelle pas mal. Alors que l’Amérique latine voit la religion catholique se transformer progressivement avec le développement des mouvements charismatiques et évangéliques attirant un grand nombre de fidèle où la forme semble l’emporter sur le fond, l’Orient voit un grand nombre de chrétiens quitter une région en proie à un désordre de plus en plus important.

En Egypte, en Irak ou en Syrie, leur nombre ne cesse de diminuer en raison des départs en exil. Pour les héritiers des premiers croyants, l’avenir est opaque.

On peut estimer qu’actuellement les chrétiens représentent encore 10 millions d’âmes au Proche-Orient sur quelque 150 millions d’habitants. En dehors du Liban, partout leur nombre a tendance à diminuer. Récemment deux avertisseurs se sont allumés : l’Irak et l’Egypte. En Irak en raison de la guerre et du chaos, de 60 000 à 100 000 chrétiens irakiens sur 800 000 environ  ont quitté les villes et villages depuis la chute de Saddam Hussein. En Egypte, les coptes, héritiers des tous premiers chrétiens, sont eux aussi tentés par l’exil. Marginalisés politiquement, ils sont en bute aux autorités quand ils veulent construire ou agrandir un lieu de culte.

Leur amertume est d’autant plus vive que beaucoup d’entre eux se revendiquent aussi arabes que les musulmans. Ils s’inquiètent également de l’islamisation de la société, encouragée par le pouvoir pour contrer les frères musulmans. Déjà sous la pression des islamistes, les gouvernements arabes, y compris l’Egypte, ont tous, à l’exception du Liban, inscrit la charia, la loi islamique, dans leur constitution comme source principale du droit.

Extrait d’un article paru dans le Figaro