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Les Trois Mondes
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17 septembre 2006

Nous sommes tous des terroristes

Le N° 19 de notre revue trimestrielle "Echanges" vient d'être diffusé. Voici un article figurant dans la revue et écrit par une de nos adhérente Marie Christine Poinsard. Il traite de la peur, un sentiment moteur sur notre planète et ce, depuis des siècles et des siècles.

Nous sommes les terroristes de la mouche à qui nous arrachons les ailes. Nous sommes les terroristes du chien que nous dressons cruellement. Nous sommes les terroristes de l’enfant que nous punissons injustement. Le banquier terrorise ses clients débiteurs. Le policier terrorise les sans-papiers. Le mari machiste terrorise sa femme. Le pédophile sans scrupules terrorise ses victimes. Tel patron terrorise ses employés par le harcèlement moral. La médecine terrorise malades et bien portants en leur brandissant en permanence le spectre des microbes, bactéries, virus et autres méchantes bêtes. L’état terrorise ceux qui n’ont pas rempli à temps leurs documents administratifs. L’église terrorise ses fidèles s’ils n’obéissent pas scrupuleusement à ses lois. Les inspecteurs de toutes sortes terrorisent les inspectés. Les huissiers terrorisent les endettés. Certains voyants terrorisent leurs clients pour mieux les fidéliser. Les médias terrorisent la population pour mieux l’apprivoiser, améliorer leur audimat, ou par pur plaisir.

Résultat, nous sommes tous des terroristes dans un aspect ou un autre et nous sommes tous des terrorisés.

Notre grand mal est la PEUR. La seule solution : vaincre ses peurs. Cela suppose, dissoudre tous les attachements pervers qui nous rassurent au premier abord mais qui sont de véritables dépendances.

Imaginons toutes les pertes possibles : personnes chères, objets, argent, possessions, train de vie, profession … Imaginons les écroulements que ces pertes provoqueraient dans notre personnalité. Nous ne pouvons pas dépendre à ce point des conditions extérieures. Nous devons absolument compter principalement sur nos ressources intérieures afin de garder notre équilibre en toute circonstance. La force intérieure est la force divine, c’est la force essentielle qui nous soutient en permanence, quoi qu’il arrive. C’est la force qui nous maintient prêts à toute éventualité, qui nous aide et nous protège en tout et partout.

Le terrorisé terrorise à son tour, d’une manière ou d’une autre, pour se rassurer.

Ressentir la Présence intérieure, c’est être rassuré et chercher à rassurer ; c’est s’ouvrir et étendre cette présence bénéfique. Car elle est le baume de tous les cœurs meurtris, de toutes les souffrances, la solution de toutes les difficultés, le remède de toutes les blessures et de toutes les maladies. Présence active qui souffle à l’oreille les paroles justes à prononcer, les comportements justes à adopter, les réactions justes à avoir dans les situations difficiles, les pensées justes qui balaient d’un coup toute hésitation, les décisions justes à prendre. C’est elle qui nous ouvre les yeux sur nos fuites, nos lâchetés, nos mesquineries de tous les jours. C’est elle qui combat à l’intérieur de nous ces petites voix malignes qui nous tentent et nous attirent constamment vers des attitudes peu reluisantes. Petits combats microscopiques de tous les instants, et pourtant si importants, petites victoires si magnifiques, petits actes d’amour si élévateurs !

Tout cela s’effectue dans l’anonymat au regard des hommes, mais en pleine lumière au regard de Dieu, le seul qui compte, finalement. Faire plaisir à Dieu n’est-il pas considérablement plus important que faire plaisir aux hommes, ou pire à soi-même ? L’autosatisfaction est un cercle vicieux qui n’intéresse pas Dieu puisqu’elle se suffit à elle-même.

La peur est le sentiment qui nous éloigne le plus de Dieu. La peur engendre la haine, la méfiance, l’antipathie, la folie, les phobies, les allergies, les maladies, les inhibitions, les rancunes, l’inertie, l’hyperactivité, les insomnies …

Traquons nos peurs, les unes après les autres, ces poisons qui imprègnent nos esprits et nos corps.

La relaxation, la méditation ne suffisent pas. Ce sont des aides passagères pour apaiser nos tensions. Il est nécessaire d’arracher le mal à sa racine afin de l’éradiquer définitivement.

Marie-Christine Poinsard

 

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Commentaires
G
...........petit lapsus, il s'agit de cicatriser et non de cautériser, forme plus brutale.
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G
Bonjour à tous,<br /> Ce texte nous parle de la violence à travers les structures de rapports humains ; violence par goût du pouvoir ou par sadisme.<br /> La violence est devenue omniprésente et aussi un produit de consommation s’il faut en juger par le genre de renvoi médiatique et assommant que l’on nous impose en boucle, et même s’il peut y avoir une certaine demande active ou passive.<br /> Je suis d’accord avec l’auteur quand elle nous dit de nous tourner vers « nos (res)sources intérieures », de « Ressentir la Présence », directions plus saines et salutaires, très certainement, et surtout si on a une sensibilité perméable. Il me semble qu’à l’heure actuelle cela nous demande à tous un effort sérieux à l’intérieur de nous même.<br /> Pour ce qui est de ‘traquer ses peurs’ je formulerai par contre un peu différemment, pourquoi pas et plutôt ‘prenons soins de nos peurs’, comme d’une blessure qui aurait besoin de notre attention pour se cautériser. A quoi bon se faire de surcroît violence ?!<br /> Simples ressentis, rien d’autre.
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