Le bruit

Pour changer au milieu de tous les merveilleux textes que je lis dans le blog, j'ai décidé d'en écrire un, où je râle !!! J'ai un petit bonheur dans ma vie. J'aime quand cela est possible, prendre un livre et m'asseoir dans un café en découvrant les lignes dans un environnement différent de mon cadre familial. Ce sont de rares moments pour moi, de détente et je peux à la fois plonger dans la lecture et de temps à autre, regarder les êtres humains passer dans la rue. Oui mais voilà .... cette quiétude est de plus en plus rare à trouver désormais. Le moindre petit bistrot est désormais doté d'une télévision qui "hurle" soit les actualités, soit les derniers clips musicaux à la mode, quand ce n'est pas le sport. Et honnêtement, cela m'exaspère (raisonnablement, certes mais quand même !). Je vis cela comme une tyrannie de l'abêtissement. Dans notre vie quotidienne, nous acceptons des contraintes liées à la vie sur terre, qui sont nécessaires à notre avancement, mais je reconnais que cet accroissement du bruit est en phase ascendante. Sortir un peu de chez soi pour trouver un lieu calme et paisible afin de se détendre, devient difficile, du moins, pour moi qui habite en proche banlieue parisienne. Et le temps ne se prête pas toujours à lire, dehors, dans les jardins publics.

Au delà du phénomène de mode, je suis effarée depuis longtemps, mais particulièrement depuis quelques temps, de voir combien notre société organise le "brouhaha vibratoire" autour de nous pour nous éviter de réfléchir. Je vous passe le côté "open space" dans les bureaux, le restaurant où vous devez crier pour parler à votre interlocuteur tellement la radio est forte, les MP3 et divers qui vous vrillent l'oreille dans le métro et les voisins de l'immeuble à qui l'on est obligé de faire remarquer poliment que la télévision même en pleine journée pourrait au niveau volume descendre de plusieurs crans (dernièrement, regardant l'émission de Yann Arthus Bertrand, un soir, je l'ai suivi en stéréo avec mon voisin du dessus .... cool !).

Dois je accepter ou pas ??? ah ah ! bonne question particulièrement quand certains bruits perturbent vos vibrations à vous. Sacré travail, que celui d'être capable de s'isoler au milieu du vacarme, et de rester centrer. Alors bien sûr, je continue à travailler sur moi en me disant que si cela m'arrive c'est que j'ai également à calmer le bruit en moi et puis désormais, je prends les chemins de traverse et trouvent d'autres solutions à mon besoin de calme. Parfois, je me dis que les chercheurs de vérité divine que nous sommes, sont des bonnes pommes ..... nous nous adaptons plus aux autres que les autres s'adaptent à nous. Du moins en apparence, car notre lâcher prise est créateur et nous ouvre la porte du calme et de l'équilibre intérieur en toutes circonstances. Je l'ai vécu personnellement. Là où d'autres auraient craqué, j'ai réussi à rester centrée et à faire face calmement à ce qui se présentait.

Alors .... alors, merci aux bruits de notre société de nous faire avancer.

Mais, n'étant pas maso, je vous signale, quand même, un irréductible "Le ROSTAND" en face du Luxembourg, lieu où beaucoup d'étudiants et professeurs se rendent pour y travailler.

Marie-Christine Duhard

Comments

[marie-christine]

Comme je vous comprends, M. Christine !
J'ai connu les motos qui vrombissent sous les fenêtres, les camions déchargeant des bouteilles de gaz le dimanche matin, les pas de grenadiers des voisins du dessus, les rituelles disputes de ceux d'à côté, sans oublier les troublantes odeurs de cuisine, les soirs d'été, toutes fenêtres ouvertes, des Chinois du rez-de- chaussée . Tout cela, il faut bien le dire, après une journée de cris d'enfants résonnant encore dans mes oreilles harassées d'instit de maternelle !
Alors un jour, j'ai décidé d'employer les grands moyen . N'ayant pas trouvé la cabane au fond des bois dont je rêvais, j'ai tout de même déniché la maison la plus isolée dans un coin de campagne au fin fond de l'Allier .
A 50 ans passés, pour la première fois de ma vie, je n'entends plus que le bruit des oiseaux . Je n'en reviens pas encore !
Mon entourage me regarde avec commisération de me voir si seule . On me considère parfois même comme une extraterrestre .
Pendant ce temps, je me gave de silence...