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Les Trois Mondes
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13 juin 2007

Swami Ramdas

Parcourant le livre d’Arnaud Desjardins, dont j’ai déjà parlé sur le blog, je tombe sur ce passage concernant Swami Ramdas, l’un des maîtres spirituels qu’Arnaud Desjardins a côtoyé dans son ashram, « Anandashram », l’ashram de la Joie Parfaite.

Swami_ramdas« Ce soir, un nouveau venu s’est encadré dans la porte toujours ouverte sur la campagne. Sans âge, grand, très droit, imposant, un crâne minutieusement rasé, un étrange regard perçant et impassible, partout on se retournerait sur lui. Il fascine et effraye en même temps.
Il ne se prosterne pas devant Ramdas: à peine une salutation des mains jointes. Quelques mots d’un swami qui l’accompagne et le présente à Papa [surnom affectueux donné à Ramdas] nous apprennent que c’est un yogi réputé qui s’insère dans une chaîne d’initiés fameux et a lui-même plusieurs disciples.
Il s’est assis au fond de la salle. Je ne peux détacher mon regard de lui et, pendant un moment, je me détourne de Ramdas. J’ai l’impression inquiétante que le pouvoir et la maîtrise qui se dégagent de cet extraordinaire yogi ont une puissance qui manque à Papa, si simple, si souriant, si enfantin. La joie inépuisable, la paix, l’amour, bien sûr, bien sûr. Mais la connaissance et le contrôle des énergies subtiles, des forces qui traversent notre univers, les mondes intermédiaires dont parle toute la tradition de l’ésotérisme, l’éveil des possibilités latentes en l’homme, les pouvoirs transmis secrètement de maître à disciple. Tout cela dont j’ai souvent entendu témoigner, je l’ai devant les yeux contenu en cet homme inhumain et surhumain. Un monde mystérieux et déroutant s’ouvre devant moi, auquel je ne pensais plus bien que j’en sache assez pour savoir qu’il existe. Et me voici face à face avec lui. Mais je ne peux regarder plus longtemps vers le fond de la salle. Il faut bien que je me tourne du côté de Papa.
Ce que je vis me laissa le souffle coupé. C’était clair, évident, éclatant, lumineux: je venais de me détourner d’un rêve et j’avais l’éveil devant moi. Certes je ne niais pas que ce yogi eut atteint un accomplissement fantastique. Mais dans le rêve, dans le rêve. Tous les plans occultes, qu’on les appelle astral, subtil ou causal, sont encore Maya, encore Maya. Oui, nous dormons, nous dormons, et devant moi, rayonnant, sublime, Vérité, Joie, Amour, le petit vieillard édenté est éveillé.
A côte de l’humble Ramdas, le grand yogi, tout simplement, n’existait pas.» 

Arnaud Desjardins, Ashrams - Grand Maîtres de l’Inde, Albin Michel, coll. Spiritualités vivantes, 1982.


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