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Les Trois Mondes
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11 mars 2009

Le petit bonheur

Bien qu’à l’autre bout du monde, je m’aperçois que les québécois sont très présents autour de moi. D’abord il y a ceux qui lisent mon blog. Il y a aussi plein de thérapeutes du Québec qui viennent à l’espace 34 faire des conférences, des ateliers ou donner des soins. Et puis, comme j’aime la musique, il y a les chanteurs : Charlebois, Diane Dufresne, Gilles Vignaud, Linda Lemay et bien d’autres. Et un grand, un tout grand, disparu depuis longtemps : Félix Leclerc, un merveilleux poète. Vous vous souvenez certainement de cette belle chanson « le petit bonheur » dont voici les paroles.

felix_leclerc

C’était un petit bonheur
Que j’avais ramassé
Il était tout en pleurs
Sur le bord d’un fossé
Quand il m’a vu passer
Il s’est mis à crier :
« Monsieur, ramassez-moi
Chez vous amenez-moi

Mes frères m’ont oublié, je suis tombé, je suis malade
Si vous n’me cueillez point, je vais mourir, quelle ballade !
Je me ferai petit, tendre et soumis, je vous le jure
Monsieur, je vous en prie, délivrez-moi de ma torture »

J’ai pris le p’tit bonheur
L’ai mis sous mes haillons
J’ai dit : « faut pas qu’il meure
Viens-t-en dans ma maison »
Alors le p’tit bonheur
A fait sa guérison
Sur le bord de mon cœur
Y avait une chanson

Mes jours, mes nuits, mes peines, mes deuils, mon mal, tout fut oublié
Ma vie de désœuvré, j’avais dégoût d’la r’commencer
Quand il pleuvait dehors ou qu’mes amis m’faisaient des peines
J’prenais mon p’tit bonheur et j’lui disais : « c’est toi ma reine »

Mon bonheur a fleuri
Il a fait des bourgeons
C’était le paradis
Ça s’voyait sur mon front
Or un matin joli
Que j’sifflais ce refrain
Mon bonheur est parti
Sans me donner la main

J’eu beau le supplier, le cajoler, lui faire des scènes
Lui montrer le grand trou qu’il me faisait au font du cœur
Il s’en allait toujours, la tête haute, sans joie, sans haine
Comme s’il ne pouvait plus voir le soleil dans ma demeure

J’ai bien pensé mourir
De chagrin et d’ennui
J’avais cessé de rire
C’était toujours la nuit
Il me restait l’oubli
Il me restait l’mépris
En fin que j’me suis dit :
Il me resta la vie

J’ai repris mon bâton, mes deuils, mes peines et mes guenilles
Et je bats la semelle dans des pays de malheureux
Aujourd’hui quand je vois une fontaine ou une fille
Je fais un grand détour ou bien je me ferme les yeux
….je fais un grand détour ou bien je me ferme les yeux…

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Commentaires
P
Moi aussi, mon p'tit bonheur m'a quitté le 1er mars 2009. Il ne pouvait plus voir le soleil dans ma demeure : c'est sûrement mieux ailleurs ! Il a repris sa liberté ... Tandis que mes larmes sont bien amères. Mais c'est trop tard pour me lamenter.
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A
je connais aussi Félix et par ma grand-mère et j'aime beaucoup les chanteurs et chanteuses canadiennes surtout Linda lemay très réaliste.<br /> la centenaire est ma préférée.
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J
Il est notre ami depuis quelque soixante années. Nos connaissions ses musiques, ses paroles qui sonnaient elles-mêmes comme une mélodie.<br /> <br /> C'est vrai, Daniel, Félix nous a fait découvrir la Belle Province, ses amis et amies lui ayant emboîté le pas et assuré le relais, pour notre plus grand bonheur.<br /> <br /> Mais sans doute faut-il acquérir un peu de maturité pour saisir le sens profond de son texte.<br /> <br /> Aussi, nous voudrions reprendre ici un texte d’Éric Zimmermann, lui-même chanteur-compositeur, traduisant bien ce sentiment :<br /> <br /> <br /> « L' inspiration des poètes va parfois au-delà de leur propre conscience... L'oeuvre de Félix, dans sa continuité, sa complémentarité, son unité, ses faiblesses mêmes, ne peut être le résultat d'un projet global, prémédité. C'est le mystère de la vie, la beauté de l'inspiration qui va plus loin que la méditation. C'est la supériorité de la magie sur la science, celle du poète sur le philosophe... C'est le regard qui contemple la vie avant de l'avoir entamée. Seule l'inspiration a guidé l'artiste sur un chemin dont il ne pouvait connaître l'issue, mais qui était son chemin. Sans plan, sans présomption, l'oeuvre de Félix Leclerc est arrivée à son aboutissement et l'on constate que le travail achevé offre un ensemble qui transforme notre perception de chaque parcelle d'écriture, chaque moment d'existence. <br /> <br /> Ainsi, “Moi, mes souliers”, qui fut un énorme succès, dissimulait déjà une claire vision du parcours à venir :<br /> <br /> S'ils ont marché pour trouver l'débouché<br /> S'ils m'ont traîné de village en village,<br /> Suis pas rendu plus loin qu'à mon lever,<br /> Mais devenu plus sage.<br /> <br /> Dépêchons-nous de nous faire pardonner de n'avoir entendu là qu'une jolie chanson facile à retenir. »<br /> <br /> Éric Zimmermann - “Félix LECLERC, la raison du futur” - Éditions Saint-Martin - 1999<br /> <br /> José et Denise
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