Le petit bonheur
Bien qu’à l’autre bout du monde, je m’aperçois que les québécois sont très présents autour de moi. D’abord il y a ceux qui lisent mon blog. Il y a aussi plein de thérapeutes du Québec qui viennent à l’espace 34 faire des conférences, des ateliers ou donner des soins. Et puis, comme j’aime la musique, il y a les chanteurs : Charlebois, Diane Dufresne, Gilles Vignaud, Linda Lemay et bien d’autres. Et un grand, un tout grand, disparu depuis longtemps : Félix Leclerc, un merveilleux poète. Vous vous souvenez certainement de cette belle chanson « le petit bonheur » dont voici les paroles.
C’était un petit bonheur
Que j’avais ramassé
Il était tout en pleurs
Sur le bord d’un fossé
Quand il m’a vu passer
Il s’est mis à crier :
« Monsieur, ramassez-moi
Chez vous amenez-moi
Mes frères m’ont oublié, je suis tombé, je suis malade
Si vous n’me cueillez point, je vais mourir, quelle ballade !
Je me ferai petit, tendre et soumis, je vous le jure
Monsieur, je vous en prie, délivrez-moi de ma torture »
J’ai pris le p’tit bonheur
L’ai mis sous mes haillons
J’ai dit : « faut pas qu’il meure
Viens-t-en dans ma maison »
Alors le p’tit bonheur
A fait sa guérison
Sur le bord de mon cœur
Y avait une chanson
Mes jours, mes nuits, mes peines, mes deuils, mon mal, tout fut oublié
Ma vie de désœuvré, j’avais dégoût d’la r’commencer
Quand il pleuvait dehors ou qu’mes amis m’faisaient des peines
J’prenais mon p’tit bonheur et j’lui disais : « c’est toi ma reine »
Mon bonheur a fleuri
Il a fait des bourgeons
C’était le paradis
Ça s’voyait sur mon front
Or un matin joli
Que j’sifflais ce refrain
Mon bonheur est parti
Sans me donner la main
J’eu beau le supplier, le cajoler, lui faire des scènes
Lui montrer le grand trou qu’il me faisait au font du cœur
Il s’en allait toujours, la tête haute, sans joie, sans haine
Comme s’il ne pouvait plus voir le soleil dans ma demeure
J’ai bien pensé mourir
De chagrin et d’ennui
J’avais cessé de rire
C’était toujours la nuit
Il me restait l’oubli
Il me restait l’mépris
En fin que j’me suis dit :
Il me resta la vie
J’ai repris mon bâton, mes deuils, mes peines et mes guenilles
Et je bats la semelle dans des pays de malheureux
Aujourd’hui quand je vois une fontaine ou une fille
Je fais un grand détour ou bien je me ferme les yeux
….je fais un grand détour ou bien je me ferme les yeux…