Aïcha
Nous nous rencontrons régulièrement pour déjeuner ensemble dans un restaurant parisien. Nous passons un moment agréable à discuter et échanger. J’ai connu Aïcha par une amie de l’association. Lorsque je l’attends, je la vois arriver de loin traversant la place du Palais Royal, s’avançant de sa démarche légère mais décidée. Elle est toujours habillée de noir ce qui va parfaitement bien avec sa peau halée de méditerranéenne.
Aïcha est tunisienne, mais il y a bien longtemps qu’elle a quitté son pays. Ses cheveux noirs de jais, mi longs, encadrent un beau visage où deux yeux noirs, toujours le noir…. vous scrutent avec attention. Il y a dans sa personnalité quelque chose de violent, de passionné, voir de fiévreux. Bien que la voyant assez souvent, je ne sais pas grand-chose d’elle. Une vie pas facile, divorcée, obligée de se battre pour vivre tout simplement avec des ennuis de santé qui rongent sa résistance. Mais Aïcha est fière et ne se plaint de rien. Bien au contraire elle a cette faculté de s’intéresser aux autres.
Elevée dans un pays musulman, Aïcha est bouddhiste et s’est engagée dans cette voie d’une façon totale. Elle suit l’enseignement d’un maître tibétain et se rend très souvent entre Tours et Angers, là ou vit son maître. Elle s’occupe d’ailleurs activement de l’association qui a été créée pour dispenser l’enseignement.
Tout cela fait d’Aïcha, une femme attachante, décalée par rapport aux valeurs matérielles de l’existence et un peu fataliste comme peuvent l’être les bouddhistes. Elle a un grand sens de l’acceptation des événements.
Parfois je me dis que je pourrais l’aider mais je n’ose pas…..