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Les Trois Mondes
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18 avril 2007

Bouchart d'Orval et le "constat à l'amiable" (2)

(Suite de la rencontre du 13 avril 07 avec Jean Bouchart d’Orval)

Alors que faire ? Rien ! et surtout pas d’heures supplémentaires – ce n’est pas qu’il ne se passe rien, c’est qu’il n’y a personne. C’est l’abolition des événements extérieurs : il n’y a plus « autre chose ». Si vous pensez que c’est vous qui élevez votre enfant, vous exigez la misère ; et tôt ou tard vous serez exaucés. C’est la vie qui l’élève, tout comme c’est elle qui l’a mis au monde.

Que faire ? Regarder. Tout ce dont on est témoin, on se met toujours en position, alors que c’est inutile. On fait ça par peur de ne rien être, de ne plus être ce qu’on croit être. C’est une image de soi compulsive qu’on nourrit. On évite ceux qui pourraient nous forcer à voir de près cette chose créée, on préfère voir de loin, vers le passé, l’avenir, pour ne pas voir le vide de tout ce qu’on croit être. Et la plus grande partie de ce qu’on fait, c’est en réaction pour éviter cela.

 

Jean_Grenoble

Le rien n’est qu’un concept, cela n’existe pas – on l’a inventé pour ne pas avoir à dire « je ne sais pas ». On passe une vie entière à repousser un constat qui prendrait une fraction de seconde à faire et qui pourrait tout dénouer.

Avec humilité, l’action accomplie simplement suffit, la beauté d’un geste, la danse par exemple, ou la poésie, la beauté de l’instant – pourquoi vouloir arriver à quelque chose ? Cela ne veut pas dire qu’on est devenu un légume : c’est aus contraire une sensibilité extrême. Je laisse la vie être ce qu’elle est, il n’y a plus d’opacité qui empêche la lumière de me traverser au complet.

Tout ce qu’on peut vouloir vient de la mémoire, c’est reproduire le connu, pour protéger ce que je crois être. Ce n’est pas très créatif ! tandis que la créativité vient du moment de distraction, quand on a oublié d’être obsédé par soi-même.

Ce qu’on peut faire ce soir, c’est un « constat à l’amiable » : il suffit de se regarder en train de faire. C’est drôle, c’est léger, rien de grave. Ça ne veut pas dire qu’on va faire n’importe quoi – quand on est sans direction, au contraire, on va aller exactement où il faut.

Il n’y a rien dans le film qui ne soit pas dans le scénario. Il n’y a rien de banal dans la vie que ce qui est figé par la mémoire.

Ce n’est pas l’action qui nous tient, donc ce n’est pas l’action qui va nous libérer. C’est de se regarder faire, de se prendre soi-même la main dans le sac. Il ne s’agit pas de le comprendre mais de voir comment je fabrique mon moi-même, le voir avec le toucher intérieur – c’est possible dans toute situation. Le vrai détachement ce n’est pas de se séparer délibérément des choses mais de se demander : quel est mon vrai désir ? Tant qu’on ne le voit pas on repasse par les mêmes cycles : espoir, désespoir, regret…

Ce qui nous arrive, c’est la joie, toute notre vie est orientée vers elle, c’est notre vraie nature (même la souffrance est orientée vers la joie – négativement).

Ce que j’appelle but, c’est tout ce qui nous fait croire que si on l’obtient, on sera plus heureux. Il n’y a rien de ce que je peux faire, acquérir, gagner, qui puisse me rendre heureux – parce que je le suis déjà. Pendant que je fais tout cela, il y a quelque chose de profondément joyeux et tranquille qui est là dans ma vie, mais je ne le vois pas. Ce qu’on cherche, on l’est.

On n’a pas le choix, ou plutôt il n’y a personne pour choisir. Quelle est la part du libre-arbitre ? zéro. Se rendre compte qu’on n’a pas de libre-arbitre peut être terrifiant, ou au contraire libérateur : on pose les valises. Ce n’est pas une négation de la liberté, mais une négation de la personne.

Croire à son ego, c’est la croyance la plus grande et la plus ancienne qui soit. Tant que je vis dans cette croyance, je ne vais pas arrêter de m’inquiéter. C’est un conditionnement colossal parce qu’on le répète jour après jour. Mais cela peut s’effondrer en un instant, ça vient ou ça ne vient pas. Il n’est pas nécessaire d’être optimiste, il suffit d’être réaliste. Il n’y a rien à quoi il faudrait renoncer, sauf à ce qui n’existe pas.

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Le site du Forum 104  

Le site de Jean Bouchart d’Orval : Lumière consciente

 

 

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Commentaires
D
L'ego, c'est une illusion d'optique de la conscience(Albert Einstein). L'ego est un filtre qui nous empêche de voir le monde tel qu'il est. L'ego interprète le monde.
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