Alphonse Mucha
J’étais de passage, courant août à Montpellier. C’est une ville que j’apprécie, ville du sud, chaleureuse, vivante et accueillante. A une longueur de tramway, on est rapidement au cœur de la cité, place de la Comédie et en trois pas au centre de la vieille ville avec ses rues étroites, ses restaurants et ses piétons en vacances allant nonchalamment d’une boutique à l’autre. Rien à voir avec un autre quartier célèbre de Montpellier entièrement conçu et réalisé par l’architecte espagnol Ricardo Bofill. Grands bâtiments, longues allées et places grandioses avec bassins et jet d’eau. C’est l’une des richesses de Montpellier que cette diversité architecturale. Non loin de la place de la Comédie se trouve le musée Fabre, l’un des plus grands musées de France. Lors de mon passage, une exposition de peinture était consacrée à Alphonse Mucha. Ma femme, portant un vif intérêt à la peinture, me proposa d’aller voir cette exposition ce que je fis de mauvaise grâce, ce genre de visite m’interpellant moyennement malgré mon attrait pour la peinture.
Et bien je ne fus pas déçu et l’exposition m’a beaucoup intéressé. Alphonse Mucha, je ne connaissais pas mais j’avais déjà vu beaucoup de ses œuvres dans des livres, dans Paris, sur des affiches. Alphonse Mucha est le précurseur de la publicité. Décorateur de théâtre mais autodidacte complet en matière de dessin, il a réalisé des affiches pour le théâtre. C’était dans les années 1890-1930. Ami de Sarah Bernard il a notamment créé pour elle plusieurs affiches concernant certaines de ses pièces. Le succès aidant il a aussi mis son art au service de certains produits : les biscuits Lu et le champagne Moët et Chandon entre autres.
Ce qui m’a plu dans ses toiles, c’est le style, si particulier : coloré, joyeux, sensuel, chargé de volutes. Une peinture à la gloire de la femme et un ton très personnel. Il représentait souvent de belles jeunes femmes dans des robes néoclassiques aux drappés flottants, souvent couronnées de fleurs formant un halo flottant au dessus de leur tête. Son style a été rapidement imité mais sans cette touche que seul Mucha pouvait donner.
Puis comme tout artiste son œuvre a évolué : moins joyeuse, plus profonde car Mucha était un mystique. À l'époque de sa mort(en 1939), son style était déjà considéré comme dépassé, mais l'intérêt pour cet art magnifique est réapparu dans les années 1960 et continue périodiquement à inspirer et à influencer les illustrateurs contemporains.
Daniel
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