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Les Trois Mondes
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11 avril 2007

La mort n'est pas un drame

A l'occasion d'un travail sur les émotions, lors duquel mes élèves de maternelle sont invités à dessiner la joie, la colère, la tristesse, la peur, la surprise, Méryl, une joyeuse fillette de 5 ans me dit : "Moi, je suis toujours triste parce que mes deux grand-mères sont mortes ".

Je pense, en mon for intérieur, que voici une fois de plus l'exemple d'un enfant  portant la souffrance de son entourage face à la mort des êtres chers. J'essaie de la consoler de mon mieux : "Tu sais, tes grand-mères sont au ciel (là, je ne risque rien, tous les parents le disent) et elles sont contentes parce qu'elles ne sont plus jamais vieilles, plus jamais malades, elles n'ont plus mal aux reins, etc..."

La petite semble satisfaite de mes explications. Puis Pauline, sa voisine, ajoute, d'un air désolé : "Moi, c'est ma mamie et mon papy qui sont morts tous les deux.» Je réponds :"Ils sont au ciel aussi, ils te voient et ils sont contents car ils sont ensemble."

Elle opine de la tête, elle est d’accord. C'est alors que Flavie, une fillette calme, discrète et équilibrée, se retourne  et déclare avec assurance : "De toute façon, c'est pas grave : on meurt, on renaît, on meurt, on renaît, on remeurt, on renaît ; c'est tout le temps comme ça." Je la regarde étonnée : "Qui te l'a dit ?"La réponse fuse sur un ton de parfaite évidence : "Personne ! Je le sais. Je le savais déjà !" !!!!!????

Marie-Christine Poinsard

classe

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Commentaires
M
Et elle était la plus belle, en effet .<br /> Elle doit être magnifiquement lumineuse à l'heure qu'il est !<br /> Bonne fête, toutes les Martine !
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E
Avant que son corps ne partes en cendres, ( tiens, j'pense à José, tout d'un coup !)<br /> Nous étions tous à l'unisson, avec ses enfants:<br /> " Ce soir, je serais la plus belle pour aller danser !!!!!!!
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E
Eh! bien, Marie, je viens de rentrer et je trouve<br /> ton post : ma soeur s'appelle Martine !<br /> Tout de même, t'avoueras que les prénoms, point de hasard, là dedans...<br /> Mais, dis donc, mine de rien, avec ce que je viens de lire, on a de sacrés points communs, sauf que toi t'es plus instruite, et moi plus intélligente...<br /> Tu sais , ma Martine, elle était faite pour les planches, le devant de la scène. Chanteuse d'orchestre, un physique, une grosse personnalité, elle en "jetait" comme on dit!<br /> Son répertoire, c'était Vartan, pour la tête, c'était franc ça, pour le physique, Vartan pouvait aller se rhabiller!<br /> Pour la voix, il fallait travailler, et la Martine<br /> elle aimait pas les contraintes.<br /> Les baluches, elle en a eu marre, topless, elle a sillonner les routes. Pareil, elle a eu des propositions, mais il fallait travailler, aller, oust!!! on passe à autre chose...<br /> Mais, je peux te dire que son destin n'est pas commun, Dieu merci!<br /> Bon, un gros mimi à toi, et à ta Martine!<br /> J'espère que tu n'oublies pas sa fête!!!
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M
Oui, au fait, il y en aurait à raconter sur ces sales bêtes de nonnes . Elles nous cherchaient partout dans la ville, le soir de Carnaval . Elles ont attrapé ma soeur qu'elles ont reconnue sous son déguisement mais la Martine, elle leur a envoyé des coups de pieds dans les tibias et s'est sauvée vite fait !<br /> Mais ce n'était pas suffisant . Avec des copains, elle a mis un pétard dans la boite aux lettres du dispensaire des soeurs blanches . La boite a volé en éclats .<br /> Le lendemain apparaissait un article dans le journal régional : "Des petits garnements ont fait explosé la boite aux lettres de nos bonnes soeurs ..."<br /> Ma mère, en lisant le journal devant nos chastes oreilles, s'est exclamée : "Oh, mais qui a pu faire une chose pareille ? C'est inadmissible !".<br /> Et je ne parle pas du gros serpent mort, ramassé dans la forêt, caché tout le week-end dans un panier dans notre chambre, qu'elle a posé dans la salle de classe avant que la prof arrive (le choc !) ; les ciseaux dans la prise d'électricité du collège, plongé dans l'obscurité toute la journée ; les petits bonshommes en papier mâché lancés au plafond, collés par la salive, et qui retombaient au hasard... ; les coups de stylo-plume à encre projetés sur la blouse blanche du prof de sciences quand il marchait le dos tourné, le baluchon et la fuite (4km de marche) de la maison des grand-parents à l'âge de 12 ans ...<br /> Sacrée Martine !
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M
Chère Eve Lyne, tu fais remonter des souvenirs ...<br /> Ma soeur s'appelle Martine ! Ma mère l'avait appelée ainsi à cause de la servante Martine de Molière, effrontée et rebelle .<br /> C'était donc le contraire de toi : c'est ma soeur (ainée de 16 mois) qui faisait les quatre cent coups le soir et moi qui tremblais en gardant la clé de la porte .<br /> La rébellion était un moyen de survie morale dans cette époque si austère, autoritaire et castratrice .<br /> Moi, j'ai d'abord tout absorbé jussqu'à la lie et je me suis rebellée plus tard .<br /> Aujourd'hui, je remercie ma soeur de m'avoir ouvert les yeux et montré une ouverture, un chemin possible . Ensuite, il faut dépasser la rébellion, qui est le premier stade d'une prise de conscience ou semi-conscience, pour remonter à la source de tous les mécanismes de nos enfermements afin de s'en libérer .<br /> Ma soeur s'est peut-être trop fixée dans sa rébellion . Elle voulait profiter des plaisirs de la vie envers et contre tous . Elle apprend maintenant à mettre de l'eau dans son vin, je crois . Il faut dire qu'elle a du affronter les responsabilités de l'aînée, imposer ses exigences (légitimes), tandis que moi, je profitais des acquis ...
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